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Le Villageois
16 novembre 2008

« Entre Les Murs »

Palme d’Or de Cannes 2008, « Entre les murs » a été l’agréable surprise de ce festival. Un métrage dont la majorité des interprètes, issus du même milieu social que décrit l’histoire, a été trouvée sur le tas.

Le film tiré du livre de François Bégaudeau, « Entre les murs » paru en 2006 et lauréat du prix France Culture-Télérama, est une fable sociale sur l’univers scolaire. Le long-métrage est d’un réalisme profond, grâce notamment à son acteur principal : Bégaudeau, lui-même. Ce dernier est effectivement issu du milieu, jouissant d’une longue carrière de professeur. Ce film se veut à caractère sociétal, de par son réalisateur, Laurent Cantet. Celui-ci compte à son actif moult films sociaux tels que : « Ressources humaines », ou le plus récent « Vers le sud »,…

François Bégaudeau, professeur dans le vingtième arrondissement, s’occupe d’une classe à l’indéniable mixité sociale dont il ne tarde pas à affronter les problèmes.

« Entre les murs » nous donne l’occasion de vivre à la place du professeur, face occultée par la quasi-majorité des gens qui furent tous élèves dans leur jeunesse (et qui peuvent l’être encore aujourd’hui). Prenant le parti de la lenteur, ce film s’enorgueillit de la maîtrise de sa mollesse, donnant la possibilité de s’imprégner des personnages, de s’y attacher. Tout un chacun à eu envie, à un moment, de prendre parti pour ou contre le professeur, avec ou conte un élève. Toutefois, ce manque d’énergie, d’action, peut s’avérer une barrière pour certains.

Et qu’en est-il du silence ? Silence si présent dans chaque classe, révélateur d’un ennui profond. Il brille tout simplement par son absence. Toute classe a connu ce genre de moment, pourtant, ici, les adolescents paraissent survoltés, intéressés par tout et mettent un point d’honneur à contredire constamment leur enseignant. Ce qui donne l’impression d’avoir été réglé pour et uniquement les besoins du spectacle. Les dialogues cinglants et invectivés de peps veulent mettre en lumière tous les stéréotypes au sujet des classes en difficulté. Mais cette mise en lumière se révèle en fait une mise en abyme de par l’accumulation et, à fortiori l’exagération, desdits stéréotypes.

Avant tout lieu culturel, l’école se centre ici sur un unique pan de cette culture : le français. Il est dommage de constater ce fait, de voir qu’ « Entre les murs » s’arrête à ce seul cours. La vision de la salle des professeurs est donnée, mais un manque se fait ressentir. Il aurait été profitable de pouvoir jeter un regard sur les différents cours et surtout les liens qu’entretiennent les principaux protagonistes avec les autres enseignants.

« Entre les murs » mérite l’intérêt et l’engouement de tous, ne serait-ce que parce qu’il montre de manière sincère et authentique les difficultés d’une période de la vie que chacun a ou aurait pu vivre selon l’établissement où chacun étudiait. En bref, ce film possède des qualités indéniables mais aussi ces quelques défauts. Ce qui amène à se poser la question suivante : Méritait-il vraiment la Palme d’Or de Cannes ?

Manuel Hanck

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